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 Articolo in francese sulla RAS |
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 Le R�seau antiraciste sicilien gagne en efficacit�
Articolo apparso su http://quibla.net il 5 settembre 2005
� Droit � la fuite, droit � la vie, fuir d�un camp n�est pas un d�lit, libert� pour l�immigr� : ces slogans militants se sont transform�s en actes concrets, pratiqu�s et autog�r�s par un collectif de sujets - victimes et activistes sociaux, qui se sont faits les complices explicites de violations des lois liberticides. �
Le R�seau antiraciste sicilien, engag� dans la d�fense des migrants menac�s d�expulsion et dans la lutte pour leurs droits, a organis� en du 24 juillet au ao�t un Camping national antiraciste auquel ont particip� pendant deux semaines 200 militants, pour moiti� siciliens et pour l�autre moiti� des diverses r�gions italiennes. Ce camping a �t� marqu� d�une part par une s�rie d�actions directes men�es dans six localit�s siciliennes [Licata, Porto Empedocle, Lampedusa, Agrigento, Ragusa et Caltanissetta] et d�autre part par des discussions horizontales sur les exp�riences et les perspectives du mouvement de d�fense des migrants en Italie pour l�ann�e qui vient. La Sicile, explique le r�seau, est devenu le plus grand �camp de concentration � ciel ouvert� d�Italie, la r�gion o� le plus de violations sont commises � l�encontre des migrants, aussi bien ceux qui d�barquent en Italie (� Lampedusa principalement) que ceux qui y r�sident depuis des ann�es (expulsions).
Les images, diffus�es par des t�l�visions le 2 ao�t 2005, de la r�volte de migrants achemin�s depuis l��le de Lampedusa, � Porto Empedocle (Agrigente), sont, �crit le R�seau, �peut-�tre la repr�sentation la plus belle et la plus �mouvante des �v�nements que nous avons contribu�s � d�clencher durant ce camping de lutte pour les droits des migrants�. On a vu en effet ce jour-l�, des migrants casser les vitres de l�autobus-prison qui les emmenait vers un camp �qui n�est ni un h�tel ni une prison�, selon l�expression de Enzo Bianco, pour fuir vers leur libert� conquise.
Les CPT ont �t� au centre des actions des mouvements italiens de d�fense des migrants en Sicile comme dans le reste de l�Italie. Les CPT - Centri di permanneza temporanea [Centres de r�tention temporaire] - ont �t� cr��s en 1998 par la loi sur l�immigration qui porte le nom des deux ministres du gouvernement de centre-gauche Livia Turco et Giorgio Napolitano. Un migrant frapp� d�une mesure d�expulsion peut y �tre d�tenu pendant un maximum de 60 jours. S�il n�est pas expuls� au bout de ces deux mois, il doit �tre remis en libert�. Il compara�t devant un juge de paix, qui juge son cas en cinq minutes : il v�rifie le d�cret d�expulsion sign� par le pr�fet, l�ordre de d�tention sign� par le commissaire de police, il fait traduire les actes proc�duriers dans une langue compr�hensible par l��tranger concern� et il r�dige un proc�s-verbal de sa d�cision. Il ne demande presque jamais � l�int�ress� pouquoi il est venu en Italie et surtout, ce qu�il risque en cas d�expulsion vers son pays. L�acc�s des d�tenus � une d�fense correcte est limit� : les avocats sont souvent commis d�office, ils ne rencontrent g�n�ralement leur client que quelques minutes avant l�audience. Bref, les CPT sont une �fabrique � expulsions�. Des avocats ont contest� le caract�re constitutionnel de ces audiences, tenues dans l�enceinte m�me des CPT et non dans des tribunaux, en pr�sence de policiers.
Les CPT, des sortes de centres blind�s tous localis�s dans des lieux p�riph�riques, constituent la premi�re �tape dans �l�externisation� (d�localisation) de l�immigration. La seconde �tape envisag�e par le gouvernement Berlusconi est la cr�ation de centres de d�tention en Tunisie ou en Libye.
Il y a aujourd�hui 17 CPT en Italie. Celui de Lamezia Terme en Calabre a �t� ferm�, celui de Regina Pacis � Lecce, aussi en Calabre, est sous enqu�te et son directeur, Don Cesare Lodeserto, un pr�tre, a �t� incarc�r� pour s�questration de personnes et abus physiques sur les d�tenus. � Turin, les immigr�s d�tenus dans le CPT sont enferm�s dans des ... containers. Aux CPT s�ajoutent d�autres structures de type carc�ral : les centres de premier accueil comme Sant�Anna � Crotone, en Calabre, o� sont transf�r�s une partie des migrants de la mer qui arrivent � Lampedusa. La nouvelle loi europ�enne sur le droit d�asile entr�e en vigueur le 21 avril pr�voit aussi l�ouverture de �Centres d�identification� � Gorizia, Milan, Bologna, Roma, Foggia, Crotone et Syracuse.
Pour en revenir au camping antiraciste en Sicile, ses participants ont occup� pendant 8 heures, le 1er ao�t, le CPT de Ragusa (province de Vittoria, sud de la Sicile). Leur action a permis la lib�ration d�une cinquantaine de migrants, dont 5 femmes togolaises, demandeuses d�asile d�tenues ill�galement dans le Centre depuis le 23 juin. Les 5 femmes ont obtenu dans un premier temps un �permis de s�jour pour protection humanitaire� d�un an. 19 participants � cette action font l�objet d�une enqu�te judiciaire pour �manifestation non autoris�e, r�sistance � agents de la force publique, manifestation s�ditieuse, occupation d��difice public� etc. Le r�seau organise le 1er octobre une manifestation devant le m�me CPT pour exiger sa fermeture, avec participation de lyc�ens et �tudiants, concert et envoi de d�lgu�s au Centre.
Autres actions pr�vues : journ�e de mobilisation d�centralis�e en septembre, deux manifestations en octobre contre l�ouyverture pr�vue de deux nouveaux CPT � Gradisca d�Isonzo et Bari San Paolo, manifestation nationale en novembre pour l�abrogation des lois Bossi-Fini et Turco-Napolitano sur l�immigration.
Sur le terrain des CPT et des centres d�identification, le r�seau souhaite poursuivre le travail concret, notamment en donnant un caract�re plus unitaire aux inspections effectu�es par des parlementaires et en �tablissant des r�seaux d�avocats r�ellmeent engag�s dans la d�fense des migrants d�tenus et menac�s d�expulsion.
Faisant un premier bilan de son action estivale, le R�seau antiraciste sicilien �crit, dans une note pr�sent�e � l�assembl�e nationale des mouvements engag�s dans la d�fense des migrants, organis�e le 4 septembre � Rome :
� La Sicile, en tant que fronti�re Sud de la forteresse Europe, n�est pas seulement une question locale mais avant tout EUROM�DITERRAN�ENNE. La politique liberticide de la s�curit�, l�gitim�e par l��pouvantail de l�attentat islamique, compl�te le cadre de la guerre de civilisations et de l��rosion progressive des droits sociaux et humains, dont les principaux boucs �missaires sont mes migrants. Nous vivons une �poque dans laquelle, comme le disait l��crivain chilien Sepulveda � propos de Che Guevara, les paroles ne se rencontrent jamais avec les faits et, quand ils se rencontrent, ils ne se saluent pas, parce qu�ils ne se connaissent pas. Et pourtant, c�est l� que r�side le d�fi politique : rompre avec une pens�e conformiste et l�galiste. �tre l� o� les choses se passent : ce n�est pas un slogan et nous l�avons d�montr� par les actes, non par les bavardages. �
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